Ça y est, c'est parti... Après 13 heures dans les gros oiseaux de fer par dessus les continents et océans me voilà arrivé au Sri Lanka pour un mois de vagabondage. Ma route n'est pas vraiment établie. Il n'y a que quelques points stratégiques que je vais m'imposer pour me faire un aperçu le plus complet possible de ce pays totalement inconnu pour moi...

Après quelques lectures de bloggistes la capitale Colombo ne semble pas être un point d'arrêt obligé. Donc j'opte comme beaucoup de voyageurs de poser mon sac à Negombo, le temps de me recaler au niveau horaires, mais aussi apprécier les premiers contacts avec la population locale.

Bon, en termes d'authenticité je pense que je trouverai mieux plus loin, car Negombo est devenue une station balnéaire qui s'étend sur plus d'une dizaine de km, mais elle a l'avantage de se trouver à une demi heure de l'aéroport en "tuk tuk", donc pratique.

J avais réservé en avance une chambre dans une guesthouse au nom improbable de "Lourdes Rennaissance". Après discussions avec le propriétaire, je ne sais toujours pas la raison de ce nom. Ce sera sans doute la seule réservation faite en avance, le choix semblant énorme.

Le seul hic pour trouver la guesthouse, est que cette enseigne n'apparaît nulle part, et que l'adresse sur Booking est fausse, avec en plus que personne dans la rue ne connaît l'établissement. Est ce une arnaque ? Et bien non, après presque une heure de tournage en rond dans le quartier et mon premier coup de fil à un cingalais, je frappe enfin à la bonne porte.

Accueil charmant avec un verre de fresh fruits juce et une bouteille d'eau gelée accompagné d'un large sourire aux dents blanches d'un sexagénaire bien sonné (un vieux quoi...) chambre simple mais propre, et une petite cour intérieure bordée de bambous, palmiers et cocotiers avec en son milieu une piscine bien accueillante surtout avec cette chaleur dont il me faut me réhabituer.

Fait du hasard, j'arrive dans ce pays le jour de la fête nationale de l'indépendance. Une foule incalculable est entassée sur la plage à quelques 50m de ma chambre. Ni une, ni deux, je file là bas me disant qu'il doit y avoir des festivités bien locales.

J'avais raison, c'est très local... des milliers de personnes sont là, debout au bord de l'océan et regarde l'eau. Ils ne prient pas, ne meditent pas, parlent entre eux et regardent simplement l'océan.

Alors qu'est ce que j'ai fait ? Je me suis mis à regarder l'eau et rien ne s'est passé. Une demi heure plus tard je suis rentré me disant que demain l'eau serait toujours là, la même et sûrement avec moins de monde. 

Vue ma fatigue, je choisis d'accepter la proposition du maître des lieux, de manger un bon plat au bord de la piscine et d'aller me coucher. Rice and curry est le plat national. Du riz, des légumes en tous genres et de la viande TRÈS épicée.

Mais voilà au lieu de me coucher tôt je fais connaissance d'un couple de normands avec lequel une bonne soirée s'est dérouler à discuter sans regarder les heures s'écouler. Mais les paupières deviennent lourdes. Il faut dire que j'ai dû dormir 3 heures la nuit précédente.

Ma première vraie journée au Sri Lanka commence par un bon petit déjeuner hyper complet et comme Negombo est très étalée et que je voudrais voir les vieux quartiers de la ville, le patron de la guesthouse va voir la maison voisine et m'apporte un vieux... non Très vieux vtt que je loue 400 roupies, soit environ 2€. Certes j'ai les genoux dans le menton à chaque coup de pédales, mais ça ira toujours plus vite qu'à pieds.

Alors, comment vous dire... j'ai déjà visité pas mal de pays en côtoyant diverses façons de conduire, mais là c'est encore pire que ce que je connaissais.

Tuk tuk, scooters, vélos, bus, mini bus, camions se croisent, s'entrecroisent, se doublent dans des rues plus étroites les une que les autres, dans un brouhaha de klaxons et de moteurs mal réglés inimaginable. Et me voilà, avec mon vieux clou au milieu de tout ça.

Encore une fois, je m'aperçois que le 2 roues est une excellente façon de visiter, fouiner tous les recoins d'une ville ou même d'un pays.

Après quelques km de pédalage me voilà dans la ville originelle de Negombo avec ses vieux quartiers très vivants, ses rues commerçantes avec des affiches (non lumineuses) digne de Broadway, et en s'enfonçant encore un peu je tombe sur un marché de fruits/legumes/poissons où l'homme "blanc" ne semble pas exister. Alors évidemment je me fais remarquer avec mon teint pâle, et les sourires et même petits échanges de mots s'échappent parfois. Un vendeur d'oeufs m'aborde en proposant de garder mon vélo pendant que je poursuis ma balade dans ce marché.

Toutes les échoppes semblent vendre exactement la même chose et je me demande comment ils arrivent à vivre de leur travail. Les légumes sont bien rangés, triés, avec le vendeur parfois assis en tailleur en plein milieu de sa marchandise en attendant qu'un badot achète 3 bricoles.

Mais c'est en arrivant aux étals de poissons que je prends un coup au coeur. Je rentre là dans l'univers de la cour des miracles, mais devrais-je dire des horreurs.

Des personnes diformes, des manchots exhibant leurs blessures mal foutues, et même un homme en train de marcher avec des béquilles directement sur sa jambe amputée au-dessus du genou emmaillotée dans du scotch d'emballage avec son autre jambe coupée à l'entre cuisse.

Je ne vous fais pas un dessin...

Une vendeuse de poissons m'aborde gentiment et me propose de venir voir sa maison qui se trouve à 10 m de son étal. Sans exagérer la seule pièce de la "maison" doit faire 6 m2 maxi et vivent à 5 dedans. Pas un meuble mais une paillasse recouverte d'une bâche pour dormir, pas de fenêtre, une simple planche en guise de porte d'entrée.

Ça me fait mal au coeur, et elle me dit tout ça avec le sourire. Évidemment je la vois venir avec ses gros sabots, évidemment qu'elle me demande un billet, évidemment que je lui donne... que voulez vous, un tel contraste ne peut que me faire fléchir.

Bon, STOP ! j'espère que le sri Lanka me montrera des scènes plus enjouées mais je suis toujours curieux de voir les vraies facettes des pays que je visite en essayant de me fondre tant que possible dans la population.

En sortant de cet univers, en regardant l'océan j'aperçois un voilier local qui rentre sûrement de la pêche. J'enfourche mon vtt et poursuis des yeux sa route pour le voir de plus pres. Il rentre à la voile dans l'estuaire d'un petit cours d'eau presque jusqu'à la berge. C'est une embarcation on ne peut plus traditionnelle, avec une coque principale en forme de pirogue et un système de balancier/contre poids avec une voile rectangulaire maintenue par 2 mats. Pour affaler la voile... rien de plus simple, les marins couchent les mats à force des bras. Surprenant.

L'après midi s'est terminée par un bon bain dans l'océan à 30 degrés agrémenté d'un autre excellent fresh fruits juce.

Ah oui, j'avais oublié de vous dire... j'ai décidé de ne boire aucun alcool durant tout mon voyage alors les jus de fruits ça va pleuvoir.

Et puis je m'aperçois que pour une journée et demi moyennement trépidante, j'ai écrit beaucoup trop de lignes. Alors, promis, pour la suite j'essaie de résumer 🤗 Sans doute le fait d'être seul...

Demain matin je pars vers le noooord ! A bientôt et merci de m'avoir lu !