Une fois laissé notre bel hôtel de Loei, nous voilà partis de nouveau pour un petit trip moto dans cette région reculée du flot touristique.

Et pour ce faire nous ne changeons pas nos bonnes habitudes en choisissant au maximum les petites routes non circulantes. Notre seule crainte est tout de même la fiabilité de notre moto, mais il s'avère qu'elle a plus de pêche que toutes celles qu'on a pu louer jusqu'à présent. Serait elle débridée ?

Une chose est sûre.... Ça bringueballe de tous les côtés.

Notre destination finale pour cette journée est Chiang Khan, au bord du Mekong. Décidemment on ne le quitte plus ce fleuve magnifique.

Mais avant nous allons sillonner la région de villages en villages. Nous ne nous attendons pas à découvrir des merveilles de la nature, mais sans doute encore quelques rencontres et trouvailles imprévues.

Une première halte nous fera quand même admirer un lac, d'une tranquillité à toute épreuve où des petites plages sont aménagées pour faire accoster des paillottes flottantes entièrement faites de bambou.

Il y en a beaucoup réparties à plusieurs endroits. les vacanciers, thailandais pour la plupart, doivent venir passer une journée ou un week end sur l'eau.

4 femmes sont là à préparer le repas, toutes affairées. Une qui fait les comptes, une qui épluche de l'ail en quantité industrielle, une qui hache du chou chinois, et enfin la dernière avec son pilon écrase des arachides grillées encore brûlantes. Chacune son boulot.

Comme d'hab, nous échangeons quelques paroles avec des éclats de rire, et nous voilà avec deux grosses poignées de cacahuètes aux creux des mains en cadeau de bienvenue.

La journée commence bien !

C'est très vallonné et cultivé. Bananiers, cocotiers, papayers, et surtout des forêts d'hévéas, ces arbres entaillés de la main de l'homme pour recueillir la sève.. .le latex.

Etant passager, je profite de mon inactivite pour observer, filmer. Et surtout faire l'itineraire au fil de notre avancée. Quelques kilomètres plus loin j'aperçois au loin... devinez quoi... un énorme bouddha perdu dans la forêt. Ni une ni deux, nous voilà en direction de notre trouvaille qui a été bâtie au dessus d'un hameau qui ne doit pas compter plus de 200 âmes.

Un hollandais en train de faire du béton, venu se perdre dans la région nous indique le moyen de monter voir notre ami Bouddha.

Ça tombe bien, nous avions besoin de nous dégourdir les jambes.

Énorme ! Une bonne trentaine de mètres, il domine toute la vallée. Il est magnifique et fière de sa situation. Jean Marc se poste à son pied pour mesurer la proportion, et c'est impressionnant. Pourquoi là ? Qui l'a construit ? En combien de temps ? Pour qui ? Nous n'aurons pas de réponse.

Il est temps de nous restaurer et je vise un petit village sur une rivière au confluent avec le Mekong. J'imagine que le site va être beau... des terrasses au dessus du fleuve, quelques villageois se promenant.

En guise de terrasses nous avons droit avec chance à une cour poussiéreuse dans laquelle on nous sert très gentiment un bouillon avec des noddles et quelques morceaux de porc qui ne nous donnent aucune confiance et que nous laissons au fond du bol. 24 heures plus tard nous ne sommes toujours pas malade. Ouf !

Une ballade pour la digestion s'impose. Vu que j'aime voir les points d'eau, nous laissons la moto et empruntons un sentier qui serpente dans la forêt jusqu'au confluent des deux cours d'eau. C'est superbe et tres escarpé. En continuant on découvre un escalier au dessus de nous, venu de nulle part, droit comme un I, tellement long que nous n'en voyons pas le bout.

Environ 700 marches sous une chaleur lourde. C'est bon pour la digestion ça ?

Toujours est-il que nous arrivons trempés mais découvrons un panorama superbe sur les rives laotiennes et thaïlandaises des deux cours d'eau.

Et pour nous tenir compagnie, un autre bouddha, debout d'environ 20 mètres entouré d'un joli jardin et de guerites pour se recueillir à l'ombre.

Nous aimons ces surprises dans notre virée !

La route se finira en serpentant le long du fleuve jusqu'à notre destination, Chiang Khan.

Nous sommes surpris de cette ville. Une rue, piétonne le soir, composée exclusivement d'hotels et boutiques en tout genre, est assaillie le soir de camelots vendant plein de choses à manger, mais aussi des vêtements.

On se met en quête d'une chambre, et confiant, entrons dans le premier venu. Oups, on est a St Tropez. Les prix sont 4 a 5 fois plus cher que notre derniere escale a Loei, pour une prestation bien moindre.

Enfin un thaïlandais nous amène dans une guesthouse bien moins chère et tout aussi bien placée. On s'installe et attendons le soir pour faire la fête dans cette rue animée.

Ô déception ! 20H30 les camelots remballent, les boutiques commencent à fermer. C'est sur, nous ne sommes pas en Espagne.. .

Une terrasse nous accueille quand même pour manger une assiette de riz porc avec vue sur le Mekong.

Un point positif, c'est très propre, pas un papier au sol et c'est calme. Au lendemain matin, une femme passe même le balai sur les fils électriques du réseau public passant devant sa fenêtre, c'est pour dire sur la propreté !

Ce midi nous devrions redescendre doucement en direct sur Loei pour prendre notre bus de nuit pour Bangkok...