Autre pays, autre voyage, autres sensations, autre histoire.

Pour ce que nous avons vu et vécu dans le sud de l'Albanie, il est vraisemblable que ce ne sera pas la partie de notre trip que nous préférerons.

Cependant, un point super positif est la sympathie et l'intérêt que ce peuple porte sur l'autre. Et l'autre, notamment, c'est nous.

Il faut dire que l'Albanie esr sorti d'un régime dictatorial que depuis une petite quarantaine d'années et donc s'ouvre depuis peu au tourisme. Il a tout de même eu le temps de bétonner une grande partie de son littoral pour une clientèle russe et italienne, ce qui gâche pas mal la beauté originale de cette partie du territoire.

En termes de paysages, l'albanie est assez variée car outre le littoral faisant face a l'italie, une grande partie reste rurale, et quelques chaines montagneuses culminent en arrière plan.

C'est sans doute le contraste entre les différents niveaux de vie qui nous marque le plus. En effet, le monde agricole vit comme en France au début du siècle dernier. La monoculture régionale n'existe pas. Ce sont des petits lopins de terres où poussent tout ce dont les villages avoisinnants ont besoin. Blé, maïs, légumes, arbres fruitiers... les paysans ont leur mule et leur charrette, font les foins à la faux et fourches, puis l'entasse en forme de hautes colonnes pour le sécher et le conserver. Et pendant ce temps, dans les villes beaucoup de jeunes et de moins jeunes se baladent au volant des plus gros SUV Mercedes, BMW ou Volkswagen, noirs aux vitres fumées.

Je crois n'en avoir jamais vu autant dans un si petit pays.

Ah si, ce quil y a beaucoup aussi en concentration au km2, ce sont les flics. Autant en deux mois de Grèce nous avons dû en croiser une dizaine, qu'en Albanie ça sort de partout, et surtout là où on ne le voudrait pas.

Il faut dire que j'ai pris les bonnes habitudes de conduite grecque qui consistent à doubler à partir du moment où la visibilité est bonne. Peu importe le marquage au sol et panneaux. Ici, oups...

Et bien je me suis fait épingler en doublant un semi-remorque. Je m'arrête donc à côté de la maréchaussée, et vu quils commencent à m'expliquer le pourquoi du comment, tout en anglais, j'ai fait celui qui ne comprenais rien et même moins que rien. Ils regardent mes papiers, se concertent du regard, et me souhaitent un bon voyage et précisant de ne pas recommencer. Ouf ! Ça en France, je pense que ça n'existe plus ou pas.

Voilà pour les généralités. ...mais comme je le disais plus haut, chaque pays est un nouveau voyage et je pense qu'il faut y entrer avec un nouveau regard sans à priori.

Notre première escale a pour priorité de changer de l'argent pour prendre des LEK (et oui nous ne sommes plus en zone euros) et trouver une carte SIM du pays. Nous nous arretons donc à Gjirokaster, premiere ville après la frontière.

Les abords sont plutôt glauques, mais plus nous rentrons dans le centre et plus nous découvrons tout un quartier piétonnier, fait de ruelles animées de boutiques et restos tous plus petits les uns que les autres.

D'ailleurs nous y passons la soirée et dînons pour 10€ à deux, chez un petit vieux dont l'établissement ne compte que 4 tables posées directement dans une rue en pente. Remarque, pour une fois Irène était plus haute que moi à table 🤣.

Direction le lendemain dans un parc national où les sources d'eau chaudes de Benje et les gorges du Mont Nemerçka nous attendent pour une belle rando.

Petite ombre au tableau, l'eau chaude n'est qu'à 28 ou 30 degrés, et l'endroit attire vraiment beaucoup de monde. C'est la première vraie concentration de fourgons et camping cars de notre voyage.

A part cela, le site est très beau, et nous y passons une soirée très agreable avec une petite famille de voyageurs français, Matthieu, Hélène et leurs deux filles qui descendent vers la Grèce. Échange de quelques bons coins, et chacun taille sa route.

Selon certains dires, nous nous attendions à trouver un réseau routier très mauvais. En définitive, là aussi beaucoup de contrastes. Les axes principaux sont nickels, voire mieux qu'en Grèce, tandis que les secondaires vont de la petite route très correcte à la piste défoncée et inaccessible. Le problème étant que sur les cartes, ces deux options sont tracées de la même façon. Donc surprise et adaptation...

Et nous voilà partis vers la ville aux mille fenêtres, Berat. C'est une grande agglomération séparée en deux par une large rivière où les deux berges sont construites de maisons très serrées les unes sur les autres et qui ont plus de surfaces de fenêtres que de murs. Cela donne un bel effet assez surprenant.

L'ambiance est très décontractée et dès la fin d'après-midi les locaux sortent dans les rues piétonnes et ombragées pour boire, jouer, et discuter entre eux. On en profite pour faire pareil jusqu'à la tombée du jour.

Tout en haut, perché à quelques 150 m au dessus de la rivière se trouve le village fortifié où nous dînerons des plats bien locaux, encore une fois dans la rue, servis par une famille très sympathique, et dormirons juste en dessous des remparts n'ayant pas le courage de reprendre la route pour se mettre au vert. A part les hurlements de chiens autour du camion durant une bonne heure en milieu de nuit, tout était parfait.

Pour le moment, aucun des sites où nous nous arrêtons nous donne envie de nous poser quelques jours. On a vu, c'est beau, allez on se casse...

Toujours un peu a la recherche d'un endroit pour faire un vol, nous partons pour Vlora où je sais qu'il y a un site. Et nous voilà face à une ville balnéaire bétonnée, qui ne nous plait pas du tout. En plus, un vent de folie souffle ne présageant rien de bon pour m'envoyer en l'air.

On se regarde... pas la peine de parler... demi-tour et on continue de monter vers le nord.

Comme je le disais, les zones rurales sont assez étendues, et pour compenser un peu notre déception nous envisageons de faire une visite en vtt de cette campagne vallonnée et parsemée de grands étangs un peu partout.

En 5 minutes, je nous prépare une boucle d'une vingtaine de kilomètres cool par le fameux réseau secondaire routier. Par un bel hasard, j'ai ciblé le depart sur la carte dans un tres mignon village au bord d'un de ces étangs, avec une belle promenade et une vie bien animée. Sans rentrer dans le détail, le reseau routier tracé est à 80% des chemins inutilisés depuis des lustres. C'est parfait, mais il fait tres chaud à midi en Albanie. Les passages d'ombre sont les bienvenus.

La journée se poursuit en direction de Tirana, la capitale.

Nous comptons rester deux jours à Tirana. Une première journée de visites citadines, et une seconde loisirs. En effet la ville est adossée à un gros relief accessible avec un funiculaire. De là haut, rando, nature et bien sûr vol possible avec l'assentiment du professionnel du coin.

Et non, pas de vol encore, car dans la nuit je réalise que mon assurance ne me couvre pas en Albanie, ni au Monténégro. Inutile de prendre de risques surtout que les conditions ont l'air assez spéciales dans le coin. De plus en étant passé devant des centres hospitaliers, ca ne donne pas envie... remarque quoiqu'il en soit ça ne donne jamais envie.

Donc nous nous limitons à une visite mi-cycliste, mi-piétonne de la ville en commençant par un marché couvert ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Surprenant non ?

Ce sont essentiellement des étals de fruits et légumes, mais aussi quelques vente de pipes et de tabacs en vrac présenté comme des gros pains. Irène met son nez dedans et en ressort shootée en me confirmant le tabac.

Nous nous sommes inspirés d'un blog de voyageurs pour choisir les quartiers qui pourraient nous interesser, et cela a été profitable.

Nous avons flané dans un quartier un peu style quartier latin à l'albanaise, avec ses rues piétonnes, ombragées par de grands arbres avec de nombreuses terrasses de café pleines a craquer.

Je n'ai pas pu retenir Irène qui est allée s'assoir avec des musiciens de rue, tellement ils avaient sympathiques. Cette Irène alors... 😉.

En moins drôle, nous sommes rentrés dans l'énorme bunker que Enver Hoxha, président dictateur jusqu'en 1985, a fait construire en pleine ville. Une vraie cité sous la ville. Mais c'est aussi dans tout le pays qu'il en a fait construire la bagatelle de 170000 blockaus. Rien que ça....

Mais je ne vais pas vous faire un cours d'histoire, voilà un lien résumant un peu l'histoire folle et révoltante de cette période qu'on vécu les albanais. https://www.senat.fr/rap/r05-287/r05-2871.html

Ça me fout hors de moi la privation de la liberté individuelle.

Donc en définitive en sortant de là, un grand bol d'air nous semble nécessaire et quittons la capitale pour une plage que nous avait conseillée la famille française rencontrée quelques jours plus tôt.


Cette plage n'a rien d'exceptionnel, c'est par son ambiance qu'elle se fait remarquer. Pas de station balnéaire, pas de béton, juste une petite route la longeant, des arbres, une langue de sable un peu gris et quelques tavernes en bois avec des décorations faites de brics et de brocs et des gens plus que charmants.

Ce midi, nous avons mangé poisson et gambas grillés chez Mario, clientèle plutôt jeunes routards et musique cool electro. Il ne manquait plus qu'un petit joint pour parfaire l'ambiance 😁.

C'est pas le tout mais les choses sérieuses approchent. Nous nous organisons un trip haute montagne en laissant Gros Bidon souffler pendant 3 jours à Shköder, tout au nord du pays.

Ce sera pour la prochaine étape....