A vrai dire je suis un peu en manque... de vols. Ca tombe bien car en scrutant mes appli spécialisées je m'aperçois qu'il y a pas mal de sites autour de Ioaninna, dernière grande ville avant l'Albanie.

Encore une fois j'espere pouvoir rencontrer au moins un pilote local dans tout ce tour hellénique, en contactant LE bi-placeur professionnel du coin. Comme d'habitude, beaucoup de gentillesse dans sa réponse. Et quelle reponse...

Compétition nationale sur 3 jours à compter de demain. Ce n'est pas un pilote que je vais rencontrer, mais plusieurs dizaines d'un coup. Quelle chance et quel choc !

Nous sommes au rendez-vous pour le premier briefing, accueil chaleureux et multiples questions sur notre voyage. Direction le décollage 800 metres plus haut par un accès raide mais confortable, et surtout nous devons attendre l'autorisation de l'aéroport local annonçant la fin des allers et venues d'avions.

N'étant pas inscrit officiellement à la compétition je dois décoller soit avant soit après l'ouverture de l'épreuve. Je décide avant, mes suspentes s'impatientent trop. Grand bien m'en fasse, je me retrouve seul en l'air devant une quarantaine de pilotes dans les starting block, qui observent où je prends les premiers thermiques. (Dans le jargon je fais l'ouvreur).

Feu ! C'est parti... une belle grappe de voiles en l'air comme je n'en ai pas vu depuis des mois. Belles conditions avec des nuages qui évoluent vite en gros jouflus trop gris foncés.

Alors voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, et le directeur d'épreuve annonce en radio la fin de la manche pour cause d'orage imminent.

50 minutes plus tard je me posais en même temps que tous les autres.

Franchement, ca fait du bien de se sentir moins isolé en l'air. Et puis quoi, on n'est pas ermites quand même....

Mais le clou de cette région c'est le parc des Zagoria, avec ses nombreux villages faits de belles maisons en pierres grises, très bien entretenus, et les fameuses gorges de Vikos. A faire, à voir absolument.

Nouvelle rando à notre actif. Après une nuit passée, cachés dans une clairière aux abords d'un monastère à moitié en ruine, nous partons à 08 heures du mat. Nous sommes au dessus de la brume de fond de vallée, dans le grand bleu. C'est magique. Petit à petit tout s'éclate pour laisser place au soleil dans l'intégralité du paysage. Le cheminement est plutôt simple, une partie des sentiers est travaillée et dallée de pierres plates toutes posées à la verticale avec une rangée un peu plus haute tous les mètres. Et nous voilà partis pour 15 km en descendant jusqu'en fond de ravin pour traverser le torrent par des ponts de pierres Ottomans et étonnants, dont le tablier suit les courbures des voûtes. J'imagine pas très commodes pour les charrettes de l'époque.

Notre exploration du parc se continue par la visite de minuscules villages (Aristi, Papingo, Mikro Papingo...) perchés dans les montagnes, parfois difficiles à voir tellement ils s'intègrent parfaitement avec leur environnement.

En cette belle quatrième journée dans ce coin, Irène me laisse carte blanche pour aller voler à gogo. Ça c'est une bonne idée car aucun orage n'est prevu jusqu'au soir.

Après avoir accompagné (en vtt) Irène dans son footing matinal, nous devons encore patienter le feu vert de l'aéroport. 13:30 en l'air, seul sous de beaux cumulus qui me montrent les bons chemins thermiques. Pour un dernier vol en Grèce, ce sera un pur régal de deux heures. Je dois tout de même aller me poser car la route nous attend.

Il est temps pour nous de clôturer avec la Grèce, et c'est vraiment avec le coeur serré que nous la quittons, même si notre beau voyage va se démarquer avec de nouvelles découvertes qui vont nous en mettre pleins les yeux.

La frontière grèco-albanaise se passe de manière très rapide et décontractée avec 2 charmantes policière/douanière.