Il est des lieux qu'il est difficile de décrire à sa juste valeur, à capter leurs images à leur juste splendeur et à vivre leur histoire à leur juste grandeur.


Sortis dont on ne sait où, à l'autre bout d'une immense plaine cultivée aux routes droites comme des "I", comme nous n'en avions jamais vues en Grèce jusqu'alors, des immenses mégalithes faites d'un amalgame de galets et d'un genre de ciment servant de liant, se dressent devant nous, telles de hautes dames vêtues de longues robes et chapeautées de monastères posés en équilibre depuis 600 ans.

Le bivouac est facile, comme partout ailleurs dans ce merveilleux pays. Dans un premier temps et pour terminer notre journée, nous parcourons en camion quelques sommets accessibles et visitons une des 7 bâtisses du vertige.

Nous aurions bien sûr aimé pouvoir être seuls pour s'imprégner de tout ce que ces murs peuvent nous transmettre, mais voilà, ce haut lieux hellénique est un des plus courus des touristes (que nous sommes) et surtout des tour-operators autocaristes. Je vous laisse imaginer les flots de personnes, parfois trop bruyantes, se ruer dans ces monuments.

Mais on ne va pas se contenter que de ça, je scrute la carte du massif et me dessine une descente vtt jusqu'à Kastraki (c'est a dire un joli petit village tout en bas de ces mastodontes minéraux) histoire de me dégourdir un peu les jambes. Pas rapide, mais bien technique comme j'aime. Une succession de sentiers pentus et sinueux, ponctués de gros rochers laissant juste le passage de mon vélo, et le tout en sous bois à la fraîche. Humm !

Une fois en bas, Irène me rejoint avec Gros Bidon et nous sommes juste à l'heure pour admirer le coucher du soleil sur les Météores.


Nous préparons pour demain matin une randonnée qui fera le tour des Météores, en passant par les sommets essentiels. Mais ce que nous devons retenir, c'est que pour aller d'un monastère à un autre espacés de quelques centaines de mètres, il nous faut presque tout redescendre ce que nous venons de monter, et encore recommencer. En quelques sortes, cela ressemble aux montagnes russes de la fête foraine.

Le départ est prévu de bonne heure pour éviter la chaleur, mais en définitive la plupart des sentiers cheminent en sous bois entre chaque colonne de pierre. On grimpe, on s'arrête immortaliser certaines vues, on visite un monastère, on descend, et on recommence.

Nos yeux n'arrêtent pas de se poser sur des surprises, comme des tortues de 25 cm de diamètre qui se promènent sur les sentiers déserts, un geai tout prêt de nous, immobile, avec des branchages dans le bec, des nacelles qui se baladent dans les airs tirées par des câbles pour alimenter les monastères, ou encore des échafaudages de bois dans des trous béants dans les rocs, servant d'habitations aux moines avant les Monastères ... ! Notre retour fut ponctué par un énorme jus d'oranges comme les grecs savent faire.

Et la remontée vers le nord continue en direction de Ioninna...