On sent la fin d'un voyage. Plus nous nous rapprochons de notre frontière, moins nous nous sentons dépaysés et surtout plus le temps passe vite. Nous sommes le 14 juillet et il ne reste que 2 semaines pour qu'Irène soit rentrée.

Comme si le compte à rebours était lancé. Encore une nouvelle sensation quasi omniprésente. Alors nous essayons de vivre intensément chaque moment, sans pour cela en faire plus.

Quittant Venise, nous filons vers le Nord ouest, jusqu'à Bassano del Grappa, site de vol très prisé des italiens et.... des allemands bien sûr 😂.

Il y a du monde mais juste ce qu'il faut pour avoir les bonnes indications. Je comprends pourquoi ce site attire du monde, les accès y sont faciles et la météo souvent clémente, mais je n'ai pas été ébloui par les paysages même 500 mètres au-dessus des crêtes les plus hautes.

Cela ne m'a pas empêché de me régaler pendant deux heures.

Deviendrais-je blasé à force d'être dans des environnenments à la "waouhhhhh" ? Peut-être après tout.

On me donne une info d'un autre endroit, plus intimiste et plus sauvage. Le lendemain nous y allons.

Un altiplano sur lequel se blottit la petite ville d'Asiago, mais aussi pas mal de villages très "Suisses" par leur architecture, leur propreté et leurs parterres nickels et verdoyants.

Pas de vol mais une belle petite randonnée nous faisant découvrir tous ces paysages en passant par les hauteurs avec en prime un déjeuner les pieds dans le vide, 800 mètres au-dessus de la vallée.

La région des grands lacs italiens est proche. D'Est en Ouest, le premier est le lac de Garde, le plus grand, et sûrement le plus assailli des vacanciers. Ce lac est une vraie mer intérieure ce qui en fait un lieu de villegiature balnéaire et montagnard. Une route le longe mais comme les abords sont très accores, il y a plus de tunnels que d'espaces au grand air.

C'est bien simple, le réseau routier italien est fait de ponts, de viaducs et de tunnels.

Kites, wings et funboards, tout ça à foil, s'octroient l'espace aquatique, tandis que la rare plage du bout du lac est sous l'occupation du bronzing.

Bon, c'est beau, on a vu... allez on se casse 😉.

Par contre juste derrière Garde, un tout petit lac (il lago di Ledro) à l'eau transparente et chaude (23 degrés minimum), dans une ambiance montagne toute calme est notre élu pour y passer la nuit, et un peu plus. Quel plaisir de pouvoir constater qu'en faisant 20 km nous pouvons passer d'un extrême à l'autre, que ce soit dans un sens comme dans l'autre.

Mais voilà que madame Energie Électrique nous fait des siennes. Cela fait deux jours que la batterie de service ne tient plus la charge. Damned...

J'incrimine, un problème dans l'installation, dans le regulateur de panneau solaire, le manque de soleil, le frigo qui tourne trop souvent.

Non, il faut se rendre à l'évidence, ma pauvre batterie en a marre de bosser, alors direction un vendeur, à Brescia, de ces petites choses bien lourdes et indispensables pour notre confort.

Un vrai pro le mec, en plus aimable et souriant. Immédiatement Gros Bidon est pris en charge, diagnostic dans tous les sens. La conclusion est sans appel, c'est la batterie. A la limite je préfère ça.

On repart plein d'énergie dans tous les sens du terme en direction du lac d'Iseo, puis Gandino.

Personne ne s'y arrête à Gandino, même les commerçants nous demandent pourquoi on est là. Il parapendio, bien entendu.

Tout simplement en fouillant sur le net, je suis tombé sur un site d'un club local, qui propose entre autres des navettes pour monter au décollage. Rien de mieux pour rencontrer les pilotes du cru.

Accueil chaleureux immédiat n'ayant pas trop l'habitude d'avoir des visiteurs. Chacun leur tour, ils m'expliquent en italo-anglais le cheminement pour faire le tour de la vallée.

Super sympa !

Alors qu'est ce que je fais ? Je décolle et fais le tour de la vallée aidé par de beaux petits cumulus mouchetant un magnifique ciel bleu.

Je me pose avec la banane 😁 pour aller clôturer la journée sur le plateau du Monte Farno.


Ce soir, 14 juillet, nos amis Gilles et Pascale nous rejoignent.

Cela va nous faire bizarre d'être en compagnie pendant les prochains jours et soirées, nous qui depuis 4 mois et demi sommes très souvent tous les deux, Irène et moi.

En attendant, ce matin, clairon a 07h30 pour aller randonner dans ce paysage doux par ses pentes, ses mamelons herbeux souvent surmontés d'une croix ou d'une cloche. Parfaite mise en jambe pour une bonne sieste en début d'après-midi, et savourer la douceur aérologique d'un vol de fin de journée jusqu'au coucher du soleil.

La route vers l'ouest continue tranquillement entre vols et rando dans des alpages doux et calmes et où le moindre lac est sujet à ma baignade obligée.

Proportionnellement plus le lac est grand et plus la concentration de touristes est élevée en commençant par le lac de Garde, puis Côme, Maggiore... nous optons bien entendu pour les plus intimes comme le Lugano qui nous permet de rencontrer une équipe de parapentistes de choc, Camfly, à Carlazzo.

Alessandro le big chief, et Georgios le guitariste chanteur. D'ailleurs un après midi je sors ma gratte et nous passons quelques heures à jouer des tubes anglais, americains et même italiens. Belle ambiance !

Le lendemain de notre première journée de vol sur ce site, une navette s'organise pour aller décoller au dessus du lac de Côme pour aller retrouver le Lugano. Ce vol est une pure merveille.

Gilles et moi arrivons à raccrocher d'autres reliefs histoire de rester en l'air et savourer l'instant.

Mais la dure réalité du voyage est toujoujours présente. Il y a toujours un moment où il est temps de partir.

Direction un autre site de vol sur le Maggiore, à Laveno-Mombello. Et oui, quand 3 parapentistes se rassemblent, il est compliqué de ne pas faire la tournée des beaux coins. Irène est vraiment patiente, ou alors trop polie pour râler. On y rencontre 2 jeunes voleuses de Briançon, Marion la championne et Marina plus cool. Nous avons la chance d'avoir de belles conditions pour faire de jolies promenades aériennes, en restant en dedans par rapport à Gilles.

Allez hop, on passe au suivant et ce sera le dernier avant de rentrer dans les vallées étroits du Val d'Aoste.

Aucun détour, nous laissons au pied d'un grand et beau relief, planté telle une statue multi-millénaire plantée devant une plaine immense.

Là encore, navette organisée par le club local. Nous aurons volé, Gilles et moi près de 3 heures avec le Charvin dans notre dos. Vigilance tout de même. De grosses formations orageuses nous obligent à décider de poser.

Durant ce temps Irène et Pascale se prélassent au bord de la rivière qui saura nous rafraîchir en fin de journée. Il faut dire que les temperatures de ces derniers jours sont trop élevées pour moi.