Je crois que les quelques photos postées en diront plus que mes mots sur la beauté, l'authenticité, la diversité des paysages qui composent toute la partie Est et Sud de l'île.

Bien sûr, il y a des endroits que nous avons préféré, qui nous correspondent plus. Et puis la météo y est pour beaucoup. Il faut dire que nous avons eu quelques jours un peu pourris. Vent, froid, grisaille n'aident pas à apprécier à sa juste valeur les differents lieux, qu'ils soient naturels ou construits.

Mais ce qui ne change en rien avec la couleur du ciel, c'est la gentillesse des crétois. Toujours un petit geste qui fait plaisir. Par exemple au restaurant, il est coutumier de nous voir offrir avec un large sourire, en fin de repas, un verre de raki et même un petit dessert au miel.

Hier, en arrivant sur une plage de sable gris argenté quasi déserte, au creux d'un minuscule abri pour 3 ou 4 bateaux, non moins minuscules, je m'approche d'un pêcheur, démêlant ses filets, pour lui demander s'il avait fait bonne prise et s'il avait du poisson a vendre. Il me répond de son magnifique visage (Irène en est témoin sur le magnifique visage...) "à vendre non, mais je vais t'en donner" et me voila reparti avec un bon kilo de délicieux poissons que je me presse de faire griller sur la plage. Si c'est pas de la gentillesse à l'état pur ça. ...

Nous avons fait de belles randonnées, montant, descendant des gorges toutes plus belles les unes que les autres. Parfois elles débouchent sur des petites criques emmaillotées de hautes falaises nous laissant imaginer que nous sommes seuls au monde. Tantôt arrivant au sein de forêts presque alpines creusées par un petit torrent, après avoir grimpé des sentiers escarpés où de multiples vasques me tendent leurs flots d'eau cristalline.

Alors bien sûr, il y a aussi quelques sites touristiques comme Màtala. Le village blanc, authentique par excellence, bâti sur les pentes escarpées de falaises, qui dans les années 60/70 a été investi par des communautés de hippies. Ce village s'est transformé aujourd'hui en une vitrine de boutiques à souvenirs, de bars, de glaciers, de restaurants. On y entend parler essentiellement allemand et un peu français. Très peu le grec. Malgré cela, il faut reconnaître que le site est beau et que ce village a su conserver une belle ambiance séduisante.

Ce matin j'écris assis sur le sable, au soleil, face à la Grande Bleue, pas un souffle d'air, la brise n'est pas encore rentrée. Cette plage s'appelle Triopetra, nom donné pour ses 3 rochers à la pointe sud/ouest, posés sur l'eau comme des "mille-feuilles" un peu penchant dans la forme de leurs strates.

C'est sur cette plage, qu'hier, je me suis posé en parapente après un très beau vol. Gros Bidon a encore fait des exploits pour gravir jusqu'à 1100 mètres d'altitude, une longue piste en lacets. Mais arrivés là haut, quelle beauté. Il y avait tellement peu de brise sur la mer, qu'au large, les quelques îlots perdus au loin, donnaient l'impression de flotter. Le problème est qu'en haut, il n'y avait pas d'air non plus. Et les amis parapentistes qui me lisent, savent ce que ça veut dire.... il faut courir, et courir encore pour bien décoller, surtout que la pente n'est pas très forte. L'endroit où je me suis préparé n'a pas trop d'épineux comme partout ailleurs, mais des cailloux acérés de toutes les formes. Je crains pour mes suspentes. 3 km/h de face, gonflage, aile un peu molle, pression, c'est bon j'y vais en gymkhanant entre les cailloux. Petit cri de bonheur et allez, régale toi Patrice.

Pendant ce temps, la pauvre Irène redescend le camion calmement mais surement. Encore un gros merci pour cette rotation.

Ce week-end, c'est Pâques en Grèce. Et oui, une semaine de décalage avec les catholiques. Allez comprendre... Toujours est-il que c'est l'une des fêtes les plus célébrées du pays. Nous allons essayer de trouver un village digne des coutumes festives dont je posterai notre témoignage plus tard...