En guise de nature en quittant Ljubliana, nous optons pour l'Est du parc de Triglav, et plus précisément les lacs de Bled et Bohinj.

En approchant du premier... horreur, malheur. Comme d'habitude c'est beau, mais truffé de vacanciers et slovènes en week-end. Et oui, nous sommes toujours en pleine fête nationale. Nous passons ce premier piège en espérant que Bohinj soit plus tranquille. Que nenni, c'est presque pire. Que faire ? Nous sommes dans un cul de sac et n'avons pas tellement de choix que de nous poser pour la nuit.

Oui, mais... tous les avis convergent vers l'amende assurée pouvant aller jusqu'à 200 euros par personne. Donc nous rentrons dans un camping au bord de la rivière.

Et là, nous nous serions cru dans un salon d'exposition de fourgon et camping cars, les uns sur les autres.

On hésite, je veux faire demi-tour illico, ce n'est pas possible, mais aller où. Bon Ok pour une nuit, pas plus, promis ?

J'avais l'impression d'être une bête curieuse le temps de se frayer une place. Tous les regards se fixent sur nous, l'air de dire "Non, pas là, tu vas rouler sur ma serviette".

Allez on fait abstraction et on se prépare une belle rando en montagne pour demain. Départ 7h00 du camping pour aller choper une navette qui nous menera sur un plateau, départ de notre journée. Oui mais voilà que la barrière de notre cher camping ne s'ouvre pas... damned. Irène trouve une sonnette qui a dû réveiller un employer et nous ouvre.

Allez, tout ça on oublie et place au vrai plaisir. Nature verdoyante et hauts reliefs minéraux. Notre rando de 17 km pour 1000m de dénivelé traverse plusieurs minuscules hameaux composés de vieilles maisons tout en bois, posées sur des tapis de verdure magnifiques.

Un passage en via ferrata nous fait descendre sur un petit lac de montagne bleu/vert. Irene a pris sur elle, face au vide assez impressionnant pour desescalader ce couloir. Bravo Miss !

Lac dans lequel je n'ai pu m'empêcher de m'y tremper bien entendu.

Depuis le camping de cette nuit nous sommes revenus aux bivouacs sauvages en nous écartant un peu des endroits prisés et donc surveillés comme les berges de rivières.

Toujours dans le Triglav, direction Tolmin côté Ouest. Ici c'est la Mecque du parapente slovène avec en prime la Soča qui coule en fond de vallée.

L'eau y est claire, fraîche et limpide, idéale par les températures qui nous écrasent un peu en milieu de journée.

Premier jour dans ce coin, deux beaux vols au dessus de reliefs verdoyants avec en fond d'écran les hautes barres rocheuses des Alpes Juliennes.

Pour le premier, après avoir pris suffisamment d'altitude, je me suis bien fait secouer par des thermiques teigneux et puissants. Au bout d'une heure, ras le bol je vais me poser avec plaisir. Je n'ai pas envie de ça en ce moment.

Le second, par contre, c'est le panard... mi-thermique, mi-restit (pour les connaisseurs), et me voilà parti sur les crêtes remontant et redescendant la vallée. Je me regale vraiment. L'heure de l'apéro approchant, je me pose à côté d'Irène qui m'attend gentiment et surtout patiemment.


Une rencontre inattendue. Compte tenu de la prudence dans nos recherches de bivouacs, nous restons à l'affut du moindre indice. Et là, à deux pas de l'eau, au gré d'un chemin, un panneau P4N (application bien connue des camping-caristes) est à l'entrée d'un champ à moitié fauché. Pas un camion garé, juste 2 mecs en train de monter une structure en bois.

L'un d'eux nous dit gentiment de nous installer où on veut.

Étrange, on se méfie un peu avec les quelques mauvaises expériences passées.

Ça a l'air cool. Super emplacement, non interdit puisque privé et en plus gratuit. Que demander de plus.

Du coup nous offrons une bière au proprio et passons même une partie de la soirée avec lui. Personnage assez extrême et somme toute intéressant dans sa façon de vivre, et de surcroit assez exceptionnel de laisser libre accès à son terrain à quiconque le souhaite. Respect !

Une petite descente de la Soča en kayak permet aussi de visiter cette vallée sous un autre regard. Bon, d'accord elle se terminera quelques minutes avant un gros orage de montagne. Quelle aubaine sous cette chaleur.


Qu'avons nous fait encore à Tolmin ?

Ah oui les Gorges. Très belles, et elles aussi très organisées. Nous y arrivons pas trop tard et profitons de la quasi exclusivité du site.

C'est la réunion de deux rivières. La Tolminka à 8 dg environ et la ..... 22 dg se marient au fond d'une fissure calcaire tellement étroite que l'on pourrait presque toucher l'autre côté en tendant les bras.


Je me rends compte que plus notre voyage avance, et plus les haltes se prolongent, comme si nous redoutions d'atteindre le point final de notre trip.

Nous nous imposons maintenant deux dates : La visite de Venise et les retrouvailles avec nos amis Gilles (et oui, encore un) et Pascale.

Sinon nous resterions ici encore un bon moment...