Nous avons passé la soirée à Rose, petit port de pêche à l'extrémité de la péninsule de Kotor, au plus prêt des terres croates.

Ce port servit autrefois de point de quarantaine obligé pour tout navire voulant accoster a Kotor qui se vente d'être un abri naturel extraordinaire pour les bateaux.

Un petit apéro tapas à la mode montenegrine en terrasse d'un restaurant et au calme. L'eau y est très claire.

Et puisqu'on nous dit sur internet que Rose est un port de pêche, nous prévoyons de dormir dans le coin et de revenir demain matin au retour des pêcheurs pour leur acheter de quoi faire griller pour le soir.

Le bivouac au bord de l'eau n'est pas possible, et dormons un peu sur les hauteurs.

Comme convenu, dès 8 heures nous sommes à Rose... pas un bateau de pêche, ni de pêcheurs d'ailleurs, aucune activité à cette heure.

Un peu déçus nous repartons aussi sec. 1ère déception.


Il est tôt, le soleil est là, alors avant d'aller à Kotor pour aller au marché pour un approvisionnement en frais, on repère une petite crique qui parait parfaite pour une partie de journée. La route est très étroite et chaotique, et juste avant d'arriver a la plage, la route descend très très raide et droit dans la pente pour se terminer en escalier. Demi-tour obligé, les pneus crissent un peu dans la montée, mais nous visons un emplacement charmant à 2 pas de l'eau et à l'ombre. Il y a deux voitures garées donc un accès possible par un autre chemin que nous allons chercher.

On y arrive presque, mais là, un restaurateur très peu aimable nous dit qu'il est interdit d'aller plus loin. Seule solution, un parking moins bucolique dont le panneau indique le libre accès gratuit. Cependant, il nous demande 10€ pour s'y garer, mais que si je consomme chez lui, il devient gratuit. C'est du racket ou je n'y comprends rien.

On va à pieds voir de plus près et un autre restaurateur nous assure que nous pouvons y aller sans problème. Alors dans ces cas là je préfère prendre un 3ème avis qui est sans équivoque. ... "si tu te gares là la police maritime va te mettre une amende". L'ambiance semble très mauvaise entre les commerçants et c'est très dommage car le cadre y est magnifique. On n'a pas du tout envie de rester, et encore moins de consommer. 2ème déception.


Nous filons sur Kotor pour nos emplettes de victuailles. Et là, un monde de folie, des voitures partout, des parkings pleins a craquer ou alors très chers (3€ de l'heure). Nous n'avons pas le choix et allons au marché. En fait de marché, c'est une une quinzaine d'étals qui vendent strictement la même chose, c'est à dire quelques fromages et du jambon fumé. Heureusement il reste deux vendeurs de légumes et une caisse contenant 5 ou 6 poissons. C'est bien maigre pour une telle ville grouillant de touristes. 3ème déception.


La vieille ville fortifiée de Kotor est vraiment belle malgré l'activité commerçante énorme. Une petite balade, quelques photos et un resto. Rien à dire là dessus, c'était correct, guère plus.


La foule commence à me prendre le chou. Je propose à Irène une séance plage baignade pour se relaxer et on se casse en montagne. Qu'à celà ne tienne, nous faisons une dizaine de km pour accéder à une jolie plage, non bordée d'immeubles et de routes bruyantes. Enfin...

L'eau est bonne, nous nous rafraîchissons avec bonheur ! Serviettes étalées on se sèche. On aimerait bien se relaxer mais un BRH (brise roche hydrolique) cogne en permanence sur une falaise pas très loin de nous. Tout d'un coup une vague plus forte que les autres atteint nos affaires et trempe serviettes, vêtements, chaussures, téléphone et sacoche d'appareil photos. On rigole un bon coup, mais ça fait un peu beaucoup pour aujourd'hui. Allez on se casse, ça fait 4ème déception.


Direction le Nord Est du pays, pour le parc national Biogradska Gora. De gros nuages noirs s'accumulent sur les reliefs. Brusquement une pluie diluvienne s'abat sur nous et durera près de 2 heures sans arrêt nous cachant la beauté incroyable des gorges que nous longeons. Et de 5...


N'en pouvant plus, le temps de la recherche d'un bivouac est arrivé. Compliqué voire impossible dans ce coin. Trop escarpé et terrains clôturés privés. En plus avec la flotte qui est tombée on ne veut s'aventurer dans les chemins terreux voire surement très boueux. On s'arrête dans un hameau le temps d'essayer de repérer sur une vue satellite, une mère et son fils s'approchent, très interrogatifs. Nous leur expliquons que nous cherchons un endroits pour poser le camion... je crois que nous avons eu peur de leur réponse, au moins par leur façon de nous parler, je passe la première et accélère. 6ème déconvenue.


En désespoir de cause, la solution est le camping car la nuit est là. Nous en trouvons deux à proximité et devons revenir légèrement sur nos pas.

Tiens, des gyrophares, un camion au milieu de la route et une voiture encore devant. Nous nous attendons évidemment à un accident. En fait c'est un énorme rocher qui a dévalé la montagne et est venu écraser une partie de l'habitacle de la voiture. A quelques minutes près, ca aurait pu être pour nous, avec la guigne que nous avons aujourd'hui. 7ème événement...


 Nous nous regardons en nous demandant ce qu'il va bien se passer maintena(nt... et bien tout simplement que le premier camping est totalement fermé et que le second est situé en plein milieu d'un champ invisible à nos yeux, sans aucun accès apparent. Et voilà la 8ème galère.


Ce coup ci, je me dis que le premier renfoncement en bord de petite route sera le coin pour notre nuit...

Et là Eureka, Miracle ! Un panneau indiquant le second camping se tient devant nous. 3 fourgons y sont garés, quelques petits chalets très mignons, un bon accueil par de jeunes hollandaises.

Stop ! Apéro amélioré et dodo. C'est la pire journée depuis le début du voyage. Remarque il en faut bien une...