Le choc ! Oui le choc culturel, le choc d'affluence, le choc esthétique, le choc économique.

C'est ce que nous avons vécu en arrivant en Croatie, et plus particulièrement à Dubrovnic. Pour y arriver en venant du monastère d'Ostrog au Monténégro, nous avons pris la route la plus directe, qui traverse un tout petit morceau de la Bosnie-Herzégovine. Ce qui implique une frontière Monténégro-Bosnie à laquelle on me demande d'un parfait anglais à quelle adresse nous avions séjourné dans le pays... le mot "camping" ne convenait pas au douanier et voulait plutôt une adresse fixe, alors tout d'un coup je n'ai plus rien compris, sachant que le terme "à la sauvage" ne serait pas apprécié du tout. Et j'ai continué jusqu'à la perte de patience de notre fonctionnaire pour quil nous rende les passeports et nous dise de partir. C'est fou comme cette méthode fonctionne 😁.

Puis le passage Bosnie-Croatie, comme une lettre à la poste.

La beauté de la côte croate n'est pas légendaire. Elle est excessivement belle de par son découpage et ses couleurs d'eau turquoise translucide, les reliefs bordant l'Adriatique vertigineux.

On sent immédiatement un pays économiquement assez développé de par l'état des routes et les véhicules y circulant. Nous nous approchons rapidement de la belle Dubrovnic.

Il y fait très chaud, 32 dg et peu d'air. Le seul moyen de se rafraîchir est la baignade. Mais voilà, allez trouver une plage dans ce coin... pas facile. À priori il y en a deux accessibles mais elles sont petites, en pleine ville et bondées de touristes se faisant griller pile, face, droite et gauche. Ce n'est vraiment pas mon truc, mais jai besoin d'eau. Même Irène n'hésite pas pour s'y tremper, c'est dire...

Les bateaux de promenades passent et repassent, devant nous, de leur allure de vieux gréements face aux super yachts mouillés un peu plus loin. Presque surréaliste.

Quel choc avec les montagnes du Durmitor...

La première approche de la ville se fait en fin d'après-midi et soirée au fur et à mesure que la température baisse.

La vieille ville, détruite à 50% lors de la guerre des Balkans a été réhabilitée d'une façon totalement incroyable. Seules les teintes de toitures peuvent témoigner des différentes époques. Une belle atmosphère y règne avec évidemment beaucoup de restaurants qui t'alpaguent pour venir s'assoir a leur table. Difficile de ne dire oui qu'à un seul.

Là, nous nous apercevons aussi que nous avons changé de pays. Budget d'une soirée à Dubrovnic = 4 soirées albanaises. Ça fait partie du voyage et nous nous sommes régalés.

Bivouac repéré en amont, nous le rejoignons discrètement vers le haut du téléphérique de la ville, cachés dans les oliviers. Apparemment les bivouacs sauvages en Croatie sont interdits et sévèrement verbalisés.

Réveillés à 5 heures du mat par le passage de moutons et leur berger. Grrrrr, c'est trop tôt malgré que nous nous soyons donnés une heure matinale à la fraîche pour redescendre à pieds en ville pour une nouvelle visite diurne.

Dès 9 heures il fait trop chaud pour moi, et les rues grouillent de monde. Des groupes à perte de vue avec leur guide et leurs petits drapeaux pour ne pas perdre leurs ouailles. Je souffre... mais je résiste aidé par la beauté du site.

Mais n'abusons pas quand même. Nous reprenons la route en ayant pris le téléphérique pour aller chercher Gros Bidon et trouvons enfin une petite plage quasi déserte au creux d'une petite crique pour terminer la journée. Duba, c'est le nom de cet endroit encore paisible, mais où de gros travaux de terrassement en vue de constructions, sont en cours. Profitons-en.

La soirée commence par un apéro plateau sur la plage face au coucher du soleil. On ne s'en lasse pas.

A l'autre extrémité de la crique, une énorme ouverture dans la roche laisse rentrer la mer comme dans un tunnel. Ce sera la seconde fois que nous découvrons ce type de havre mi-sous terrain et mi-marin.

Ce sont en fait des abris qui ont été construits lors de la guerre pour les sous-marins. Ces tunnels font environ 100 mètres de long, peut-être 10 mètres de large. Impressionnant !

Je me rappelle d'un James Bond, où une base de sous-marins était faite comme cela et se passe au Monténégro. Le grand Sean Connery s'accrochait au vaisseau lors de sa plongée et arrivait à y pénétrer malgré tout. Quel homme !!!