Delf Island. Pour s'y rendre plusieurs moyens. Le bus, le tuk tuk ou le scooter. Devinez quoi... le meilleur moyen de prendre des chemins détournés reste évidemment le scoot.

L'itinéraire traverse une succession de landes à moitié maraicageuses et de petites îles reliées entre elles par une route à fleur d'eau.

En entrant dans ce paysage, je pense à la Camargue quelque peu plus exotique. Les palmiers, cocotiers, plantes aquatiques se partagent le territoire en offrant aux oiseaux des abris naturels et un garde manger extraordinaire.

Je m'arrête tous les km pour les observer. Heureusement que j'ai pris de la marge pour l'heure du seul ferry matinal qui mène à Delf. C'est un parcours tres agreable sous la douceur du matin. Après 35 km j'arrive au ponton ou déjà le ferry est près à partir. Je pose mon deux roues car impossible de le prendre.

Et bien entendu, mes guides parisiens sont là. On est contents de se retrouver et on s'organise le tour de l'île en tuk tuk sur le bateau ayant rencontré un chauffeur assis à côté de moi.

Le ferry est un bateau en bois peint d'une quinzaine de mètres de long, dans lequel on doit descente en fond de cale sur des bancs en bois trop trop durs. La mer n'étant pas trop mauvaise je négocie une place sur le pont avec l'équipage. Beaucoup plus agréable.

Après une heure de nav, nous grimpons tous les trois dans le tuk tuk, partis pour une balade de 3 heures.

L'île est très plate, comme partout d'ailleurs. Nous nous arrêtons à différents endroits bien ciblés. Tantôt des ruines, tantôt un baobab énorme, ou encore une jolie plage ou je me baigne allègrement. Mais surtout ce que j'attendais, c'était de voir les chevaux sauvages, principaux habitants insulaires.

Cependant il n'est pas facile de les apercevoir car lors des heures chaudes, ils se cachent dans les endroits ombragés loin des accès.

Nous avons juste eu la chance d'apercevoir un couple et son poulain en train de boire en plein cagnard. On reste éloignés pour ne pas les déranger.

Encore une fois, rien d'époustouflant mais tout de même un bel environnement et surtout presque aucun touriste. Peut être une dizaine dans toute la journée.

Le retour fut un peu plus épique. Déjà le ferry est plein à craquer, et fait vraiment penser à un boat people. En plus le cap est contre vent et vagues... Ça promet.

Là, aucun moyen d'être sur le pont, il y a une interdiction totale. Oups !

A peine sortie du petit port qu'on voit un local sortir précipitamment pour vomir sous nos yeux. Le pauvre !

On se prend tous les trois d'une crise de fou rire qui ne nous a pas lâché d'une partie de la traversée, en imaginant aussi les pires naufrages que nous pourrions vivre. Faut dire que nous avons vu environ... 🤔 2 gilets de sauvetage pour environ 150 personnes.

Les cingalais ne semblent pas du tout affolés, et même si jai un peu l'habitude de la mer, je suis bien heureux d'arriver entier et bien vivant.

Mon scooter m'attend et comme d'hab je me refuse de faire un aller retour. Donc j'improvise une boucle pour traverser le chapelet d'iles et rentrer a Jaffna.

Cela va m'imposer de prendre un petit bac très rudimentaire. C'est une plate forme en ferraille, une rampe à chaque extrémité, et un moteur hors bord sur le côté. Très local, et d'ailleurs je suis le seul blanc parmi les 20 ou 30 scootoristes embarqués.

J'ai adoré.

Cette boucle m'a valu quelques 30 km de détour, mais quand on aime... On compte pas !