Destination Jaffna. Capitale de la région du nord du Sri Lanka. Comme d'habitude je prends le bus inter City, qui coûte des cacahuètes, et comme le hasard fait bien les choses, il s'y trouve un jeune couple de français, Fabrice et Lucile, qui étaient dans le même hôtel que moi à Mannar. Ce sont des guides touristiques a Paris et ont l'habitude de faire 2 voyages par an. Ils ont bien raison.

Le trajet paraîtra moins long.

En effet une paire d'heures plus tard nous sommes tous les 3 surpris d'être déjà arrivés à la gare routière. Nos chemins se séparent là et nous regagnons chacun notre guesthouse. Peut être nous retrouverons plus loin.

Etant a la mi journee, je loue un vélo pour faire un tour de ville. Pas tant de choses à voir manifestement. Il faut vraiment faire super gaffe aux autres sur la route, ça débouche de partout et ça klaxonne tout le temps.

Dès les premiers kilomètres je ressens dans cette ville la fin d'une guerre très proche. 2009. Certaines maisons sont encore marquées de violences armées, et après avoir discuté avec des tamouls, on sent parfois les stigmates d'une souffrance passée.

En fait c'est une région qui, dans son histoire à passé son temps sous l'emprise des uns et des autres. Arabes, Portugais, hollandais, anglais et dernierement en guerre civile contre l'armee du pays.

Même les temples sont relativement récents. Les plus anciens ont été détruits par les portugais pour y construire sur les fondations des églises. Cela explique peut être ces monuments si sophistiqués et colorés. Je pense que les premiers devaient être beaucoup plus simples. C'est une supposition.

Après donc avoir vu de l'extérieur le plus gros temple de la ville "Nallur Kanthaswasmy temple" (Et oui) je me dirige vers le Dutch fort de Jaffna.

C'est une immense enceinte en étoile proche de la mer. Pour la petite histoire, le Dutch Fort (fort hollandais) à été construit pas les portugais, qui se l'on fait chiper par les hollandais 50 ans plus tard et qui l'ont modifié pas mal, qui 150 ans après ce sont les anglais qui s'en empare.

Mais ce qui m'a marqué beaucoup, c'est que ce fort dont les remparts font 12m d'épaisseur sur des centaines de mètres de long ont été construits avec un mélange de pierre calcaire et de bloc de coraux. Quand on sait le temps qu'il faut pour que ça repousse... Mais bon ce n'était pas leur problème à l'epoque.

Bon, visite intéressante mais pas transcendante.

Pour terminer ce tour je m'en vais dans la basse ville des pêcheurs. Il y règne une atmosphère tranquille. Chacun vaque à son occupation... nettoyage de filets, etalage et séchage de poissons au soleil, et tout ça dans la bonne humeur. Comme partout où je passe, les têtes se redressent, un sourire et une main qui se lève. Il y a même un pêcheur qui me propose de faire un tour avec son embarcation du genre trimaran à qui on a retiré un flotteur. Ça fait bancale.

Je décline l'invitation car le soleil baisse et je ne veux surtout pas rouler de nuit en vélo sans lumière dans la ville.

Voilà cette première journée se termine. Je dîne le soir avec un couple franco-roumain fort sympathique qui me donnent envie d'aller visiter demain Delf Island... Mais avant de rentrer un petit tour dans les marchés qui s'animent le soir lorsque la fraîcheur nocturne fait son apparition. Ne soyons pas étonnés de voir quelques vaches en pleine circulation faire les poubelles des étals de légumes. Je rentre content de trouver mon lit.