Ma descente vers le sud me rapproche de plus en plus des montagnes. D'ailleurs progressivement le paysage change avec quelques gros cailloux émergeant des rizières à quelques 2 ou 300 mètres de haut. Cela donne tout de suite une nouvelle dimension à cet environnement.

Mon point de chute est Habarana. Alors pourquoi, me direz vous, alors que cette ville ne recèle d'aucune curiosité ou phénomène extra terrestre...

Et bien tout simplement car c'est à la croisée de deux sites que je voudrais voir. Il s'agit de Ritigala et l'incontournable Sigiriya et son Lion's rock.

Une fois de plus je me trouve un scooter sur lequel je veille à ce que les pneus soient en état correct. Mais avant cela je réserve sur booking ma guesthouse qui se trouve un peu à l'écart de la petite ville, ayant désormais la certitude que toutes les agglomérations sont bruyantes.

Là, c'est nickel, l'établissement donne sur des ruelles en terre avec des jardins très propres, balayés tous les matins et arrosés pour éviter trop la poussière. Seul bémol, le gerant est hyper insistant pour m'amener à droite et à gauche avec son tuk tuk. Après c'est le massage...

Après une bonne explication sur ma façon de voyager, je pense qu'il a compris mais il me fait la gueule. Tant pis ! Après tout c'est Mon voyage, et je fais ce que je veux 😋.

Au petit matin, je pars sur les routes pour Ritigala.

Au début une grande route, et puis enfin je dois m'enfoncer dans la jungle par une toute petite route devenant de plus en plus étroite jusqu'à devenir une simple piste de 2m de large.

J'aperçois au sol des grosses crottes d'éléphants, ce qui me confirme qu'il y a en a un peu partout dans cette région. Pour vous faire une idée, un étron de pachyderme fait environ 10 à 15 cm de diametre, alors ça fait de beaux tas sur la route.

Ritigala est une ancienne cité bouddhiste en état de ruine et complement envahie par la végétation luxuriante.

C'est assez étrange, car je me demande si les constructions ont été construites autour des arbres, ou bien les arbres ont-ils repris leur espace originel laissant autour d'eux des semblants de bâtisses et même paraît il un hôpital.

Chose merveilleuse. Je suis seul dans cet endroit, dans lequel je ressens une énergie certaine de par toutes ces pierres taillées et extraites directement du lieu.

Dans un tout autre contexte, et sur une époque forte différente, je ressens la même force de vie que sur une petite île de Trinidad, explorée en 2002, Chacachacare, sur laquelle les nonnes s'occupaient des lépreux. Rien a voir en effet, autrement que cette végétation envahissante voulant reprendre son territoire face à l'édifice humain chargé d'histoires fortes.

Je continue ma petite exploration sous une chaleur devenant assez lourde, lorsqu'un flot de plusieurs dizaines de cinghalais arrivent par groupe, tous accompagnés d'un guide.

Mais comment arrivent-ils tous ces gens de nulle part , alors que j'était si tranquille dans ma jungle ?

En fait l'explication est simple... Quand on se lève tôt, on est souvent le premier arrivé.

Je termine mon tour dans ce site sans prétention mais que je trouve assez émouvant. Au retour à mon scooter, au moins10 bus sont garés à attendre leurs clients. Je me casse, vite...

L'autre point que je dois, oui que je dois visiter est le Lion's Rock, à Sigiriya. Presque l'emblème du Sri Lanka. Un rocher, carré, posé au milieu de la jungle, des lacs et des rizières.

Mais juste avant je m'arrête au bord d'un joli lac, à l'ombre d'un bel arbre pour me taper une sieste. Humm c'est bon.

Sauf que je me fais réveiller par une fourmi rouge qui me grignotte la cheville. P... Ça fait mal mais je prends ça comme un signe. Juste devant moi, mon premier varan se dore au soleil.

Tout doucement je prends mon appareil photos et au moment du "clic" il fout le camp dans l'eau. Juste eu le temps de le prendre en train de nager.

... Il y a deux façons de faire le Lion's Rock. Soit sur le rocher lui même, en payant environ 30€ et en montant en suivant un cortège interminable jusqu'au sommet. Vous l'aurez compris, cela n'a pas été mon choix.

Soit grimper sur un autre rocher à quelques centaines de mètres du LR, en payant que quelques 2€ avec beaucoup moins de monde et pleine vue sur le Lion's Roc'k. Et bien voilà.. .

La beauté du site est évidemment accentuée par la lumière rasante du soleil du petit matin ou du soir. Il me reste donc encore une paire d'heures pour flâner et m'enfoncer dans les pistes de la jungle dans l'espoir de me retrouver nez a nez avec une trompe. Toujours rien malgré les excréments parfois assez récents.

Il est 16h00, 45 minutes de montée, exploration visuelle du paysage, coucher de soleil sur Le Rocher. Tout est nickel, et bien orchestré.

Après quelques centaines de mètres, j'entends parler le français.... Fabrice et Lucille accompagnés d'un autre couple Ambre et Aurélien. Il est dit que nous devons vraiment nous croiser durant ce voyage. Ce coup-ci nous nous échangeons nos téléphones.

Heureux de cette surprise, et après quelques embrassades, je grimpe pour ne pas louper la vue tant attendue.

Un peu de monde, mais rien d'affolant. Tiens je discute avec un parapentiste suisse, puis quelques autres personnes, toutes attendant la même chose que moi.

C'est vrai, c'est beau ! Tous les appareils photos se déchaînent, du petit téléphone à l'énorme réflexe avec des objectifs dignes des paparazzo.

Les couleurs s'accentuent peu à peu. Le Rocher devient rougeoyant, la canopée vert presque fluo sous un ciel magnifique. Que la nature est belle. Sachons la regarder et la respecter.

J'avoue ne pas avoir attendu la nuit car j'ai de la route à faire dans la jungle pour retourner à Habarana, et puis ça m'arrange pour ne pas être bloqué par de mauvais marcheurs dans les rochers du sentier de la descente.

Belle journée qui s'achève avec un "fried rice chicken"

Demain... que faire ? Partir car j'ai vu les deux points repérés, ou profiter encore un peu de cette jungle de Sigiriya ? Je reste, c'est beau, c'est chaud et j'ai envie de marcher dans tous ces coins.

A la première heure (decente), un bus me dépose dans le village. Guesthouses sur guesthouses. Je n'ai jamais vu ça. Cependant c'est très calme et mignon, perdu dans la végétation.

Pic et pic et.... j'en choisi une pour poser mes affaires. Choix excellent. Super propre, belle salle de bain avec eau chaude, dans un environnement de rêve pour 4€ petit dej compris. Fou !

Et me voilà parti pour une journée de marche à vue ou à l'aveugle. Pas de destination précise, j'ai la journée pour profiter. Je passe de lacs, à la savane presque africaine, à la forêt luxuriante. Singes, oiseaux, varan croisent ma route. Jaime. Le soleil est très très chaud. J'aurais bu 3 litres d'eau dans la journée sans aller soulager ma vessie. C'est dire...

En rentrant bien rincé, je repère un beer-shop très sympa ou quelques locaux sont attablés pour déguster une Lion beer.

Sans surprise ce coup ci, Fabrice and co arrivent et me rejoignent. Cela nous fait bien rire quand même.

La soirée trop trop sympa va se prolonger tous les 5, à se raconter nos péripéties de voyages, à partager de belles crises de rires, et beaucoup trop de bières. Encore un excellent moment de voyage.

Après une nuit réparatrice, tant pour les jambes que l'estomac, un succulent petit déjeuner m'attendait.

Dans nos discussions de la veille, Ambre, Aurélien et moi décidons de descendre vraiment plus sud en zappant, du moins pour le moment l'énorme ville de Kandy.

Direction le pèlerinage de l'Adam's Peak.