En prenant les deux bus qui me propulsent vers Nuwara Eliya je ne pensais pas changer de pays en quelques deux heures.

Non seulement le climat à totalement changé en devenant froid et humide malgré une altitude presque similaire à ma précédente étape, mais le plus surprenant reste l'architecture totalement british un peu néo colonialiste.

Mais tout se comprend... cette à été construite par les anglais, dans la région ou le climat les depaysait le moins possible.

Ils sont forts ces anglais.

Un joli petit lac bordé la ville. Des jetskis promènent les touristes, un golf très chic à l'ombre des palmiers et des clubs hippiques sont installés sur les abords du plan d'eau. Je vous le disais, très surprenant...

Depuis, les cinghalais ont repris leur territoire mais ont gardé un peu ce flegme, et le bâton dans le .... 😂 "Pat, c'est pas bien"

Toujours est il qu'ils parlent un anglais presque parfait contrairement à beaucoup d'autres régions du pays.

Voilà pour la partie culturelle.

Il fait vraiment très froid en cette première soirée, et je me demande ce que je fais là. De la fatigue de ces derniers jours, je n'ai qu'une envie... me mettre sous les draps et dormir. Et merde, il n'y a pas de draps, mais juste une couverture... no problem my dear, I have my meat bag (traduisez "sac à viande" in english in the text)

J'ai fait le tour du cadran dans cette petite guesthouse ou je suis le seul client, et accueilli comme un prince.

J'avoue avoir un peu de difficulté à retrouver mes marques de vieux loup solitaire, et je me force à bouger pour profiter de cette journée qui s'annonce, elle aussi, assez british. Averses, éclaircies, averses....

Je trouve mon scooter quotidien pour explorer les alentours. Ce n'est même pas la peine de demander le prix, et négocier pour une journée, c'est 1500 rps.

Au dessus de ma tête, un petit sommet coiffé d'un temple qui a l'air assez complexe. Alors forcément je vais commencer ma journée de vagabondage par lui.

Au delà de la ville grouillante de locaux et aussi beaucoup de blancs, il n'y a plus personne dès les premiers kilomètres parcourus.

Je me déchausse pour pénétrer dans l'enceinte de l'édifice et fais mon petit tour. Pour être franc, rien s'éclatant, mais je fais quand même le tour du propriétaire.

Au détour d'un des bâtiments je croise un promeneur, comme moi, et entamons la conversation dans un bel anglais, et m'explique précisément comment se rendre à une très belle cascade. Après un topo bien fourni' il me dit " tu es francais ? " absolument sans accent.

Oh le con, on aurait faire plus simple.

Bref je le remercie et prends la route pour quelques 25 km de petites routes très belles, serpentant dans la montagne d'un vert éclatant.

J'arrive à Bomburuella Waterfall. Une petite marche de 2 km est nécessaire pour accéder à la chute d'eau, et je commence à empreinter un escalier très raide pour me retrouver face à un dilemme. Ou passer ? Les marches suivantes n'existent plus laissant place à un trou béant et 20 mètres de vide sous mes pieds. Je crois que je me suis trompé et en effet une variante à été tracé pour contourner cet obstacle.

Le sentier continue dans la jungle, assez escarpé. J'aime cet endroit. Par moment je suis une dérivation du cours d'eau, presque courbe de niveau qui sert à alimenter les cultures voisines. Cela me fait penser aux "levadas" à Madere qui descendent des sommets pour irriguer les champs au bord de la côte.

Plusieurs petites chutes d'eau ponctuent mon avancée me laissant présager d'un joli spectacle arrivé au bout du chemin.

En effet, mes yeux s'ecarquillent, je commence a sentir les embruns dans un bruit assourdissant. J'adore !!!

Le but maintenant est de trouver l'endroit propice à ma baignade obligée. Bingo ! Il est là, devant moi à m'attendre, isolé. Un petit bassin avec peu de courant histoire de me délasser quelques minutes.

Encore une fois je me trempe volontiers dans cette eau, qui doit avoir au moins 15 a 20 degres d'écart avec la température extérieure.

Juste sous la cascade jaillissant de la montagne quelques 400 m au dessus, je m'allonge sur une belle étendue d'herbe rase pour savourer mes bananes avec ce magnifique spectacle.

Ma journée de balade s'achèvera au commencement d'une pluie diluvienne et discontinue jusqu'au matin.

Le froid m'incite à poursuivre ma descente vers Ella, en restant un peu dubitatif sur ce choix...