Louang Prabang est une ville terriblement touristique sous ses installations de marchés nocturnes d'objets qui ne servent à rien, si ce n'est encombrer les valises et sacs des voyageurs.

Ce qui est surprenant c'est la parfaite similitude sur tous les étals. Disposés de la même façon, les femmes (oui, il n'y a que les femmes qui y travaillent) ont le nez plongé dans leur smartphone. Pas un regard, pas trop de sourire sauf si on arrive à les faire décrocher de leur écran.

Nous ne nous attendions pas à ca.

Mais dès que nous sortons de cette rue, ce sont les petits marchés locaux installés dès 6 heures du matin qui occupent les quartiers proches du Mekong. Fruits, viande, poissons sont étalés sur des planches en plein air, en pleine poussière, à disposition des mouches. Ça nous fait bien rire en pensant à la rupture de la chaîne du froid. Ici il n'y a pas de froid.

Notre guesthouse se trouve dans ce quartier, entre le fleuve et le centre touristique. Très bien placé pour attaquer ballades et visites.

Le premier jour, nous commençons par grimper sur le relief dominant la ville. Évidemment un temple s'y trouve, sans grande particularité, mais la vue sur Louang Prabang est belle. La descente se fera sur l'autre versant pour arriver sur un afluant du Mekong que nous enjambons par un pont de bambous qui sera démonté lors de la saison des pluies (10000 TIP). Cela devient paisible, seul le bruit lointain de la ville se fait entendre sur ces berges où les promeneurs glanent tranquillement.

Nous passerons l'après midi à l'opposé de la ville, de l'autre côté du grand fleuve où de nombreux sentiers traversent des villages qui n'ont rien à voir avec Louang Prabang malgré la proximité. Pour ce faire, nous prenons un bateau de passeur (5000 TIP Longuement négocié). Effectivement, nous changeons littéralement d'univers. Nous nous retrouvons dans une ambiance de village très rural. Le sentier est parsemé de temples plutôt délaissés, mais devant lesquels une table et une personne est la à chaque fois pour te réclamer des sous (10000 TIP à chaque temple).

Au croisé de deux chemins, deux jolies petites filles d'environ 6 ans, jouent et ramassent quelques fleurs et courent vers nous pour nous en mettre une dans la main. On leur sourit en les remerciant du geste approprié. Touchant n'est ce pas !

Et bien non, d'un seul coup leurs visages changent et elles nous demandent (5000 TIP)

Là, j'avoue en avoir un peu marre, non pas pour les sommes demandées à chaque fois, mais j'ai l'impression de passer ma journée à sortir le porte monnaie de la poche.

Ça fait partie du voyage et du fait que nous sommes dans un lieu farci de touristes de passage. De par notre présence nous modifions complètement leur comportement.


Le lendemain nous offrira la visite des plus belles cascades que je n'ai jamais vu.

Après avoir loué une petite moto pour nous rappeler la Thaïlande, nous voilà partis pour 30 km de routes bien défoncées pour aller aux chutes de Khuang Si.

C'est une succession d'une multitude de vasques toutes plus belles les unes que les autres sous une végétation luxuriante.

Pour éviter le monde, car monde il y a, nous sommes partis tôt le matin, et empruntons la rive de la cascade la moins aménagée. Sinon, des waggons de coréens se selfisent tous les 10 metres empechant de poursuivre la progression. En effet de grosses marches de terre très irrégulières permettent de grimper la centaine de mètres de dénivelé.

Par là, pas grand monde et mon obsession est de pouvoir me baigner en toute tranquillité. Jean Marc, lui, ne ressent toujours pas ce genre d'envie, malgré la chaleur. Décidemment il n'aime toujours pas l'eau.

Eurêka ! Après avoir pris un minuscule sentier dans la brousse, une jolie clairière s'ouvre devant nous avec une petite cascade alimentant un grand bassin. Nous sommes seuls... seuls ? Non, car un boeuf décide de passer par là au moment où je me baigne. Après tout il est chez lui, moi pas !

Imaginant la foule qu'il y a plus bas, nous nous félicitons d'avoir trouver cet endroit magique.

Après cette escapade, nous rentrons vers Louang Prabang. Un temple plus cossu que les autres nous donne envie de nous y arrêter.

Là, dans l'enceinte, un vieillard est en train de creuser un tronc d'arbre à l'aide d'un outil que je ne connaissais pas. 3 autres sont assis à l'observer. On dirait la DDE ?. Puis le travailleur donne son outil à l'un des 3 pour être relayer.

Sans hésiter on s'approche et on s'assied à côté d'eux en faisant des mines étonnées sur la finalité de leur travail.

A ce moment, l'un des 3 s'approche de moi et me caresse le bras... puis le sien. Il me caresse le mollet... puis le sien. Et il se met à rire en recommençant a maintes reprises.

Il fait la même chose sur Jean Marc et rigole aussi mais nous fait comprendre qu'avec moi c'est plus rigolo !

On percute... lui n'a pas de poil, et moi oui. Et ça, c'est drôle.

Pour satisfaire notre curiosité, le rigolo et un de ses copains vont chercher leurs instruments de percution et joue quelques rythmiques. Après 5 minutes c'est nous qui sommes les musiciens et on rigole de tout coeur avec ces 4 énergumènes.

On comprend que le tronc d'arbre va devenir un nouvel instrument dont nous ignorerons le nom.

Après cette franche rigolade collective, nous nous disons au revoir et je reçois même une accolade accompagnée de gros bisous.

Pour être franc, c'est le premier contact "vrai" que nous faisons au Laos. Ça nous a fait beaucoup de bien car globalement nous trouvons que les Laotiens ont une attitude assez fermée et triste.

Est ce due à leur histoire, leur régime politique, leur éducation ? Je ne sais pas.

Mais rien à voir avec les thaïlandais.

Nous partons demain vers le sud avec une escale à Vangvieng.